Scientific Game Jam 2025 : Trois thèses de Nantes Université en jeu !

Publié par Nantes Université, le 7 mai 2025   14

Du 25 au 27 avril s'est tenue la Scientific Game Jam à la Halle 6 Ouest, en partenariat avec Atlangames, dans le cadre du festival Chtiiing ! Trois doctorants et doctorantes de Nantes Université ont partagé leurs sujets de thèses à des game designers, des artistes, des programmeurs et des sound designers, qui ont eu 48 h pour créer des jeux vidéos et des jeux de société qui s'en inspirent. Retour sur ce week-end créatif !

Il est 18h45 ce vendredi 25 avril 2025 à la Halle 6 Ouest quand la quarantaine d’artistes, développeurs, game designer et sound designer s’approchent de la scène pour écouter les consignes. Ils sont tous réunis ici pour créer des jeux vidéo ou des jeux de société en moins de 48h dans le cadre de la Scientific Game Jam 2025 co-organisé par Atlangames et la Halle 6 Ouest de Nantes Université, et intégrée au festival Chtiiing !

Particularité de cet événement : les jeux doivent s’inspirer d’un sujet de thèse ! Une fois les consignes et les bonnes pratiques énoncées, ce sont alors trois doctorantes et doctorants qui prennent la parole. En 5 minutes chacun, ils présentent leur sujet de thèse de manière vulgarisée, avec humour et légèreté, pour convaincre leur audience de créer un jeu qui s’en inspire. Ils ont été accompagnés dans la préparation de ce pitch par la mission Culture Scientifique et Technique de Nantes Université.

Valentine Bour présentant sa thèse à la SGJ 2025 Augustin Debly présentant sa thèse à la SGJ 2025 Margo Villeroy présentant sa thèse à la SGJ 2025

Cette année, les doctorantes et doctorants qui se sont pris au jeu sont :

  • Valentine Bour, doctorante au LPPL :
    • Sa thèse vise à déterminer les facteurs d'engagement des jeunes femmes médecins dans les carrières académiques médicales, durant lesquelles elles doivent réussir à trouver un équilibre entre soins, enseignement et recherche. À l’aide de méthodes propres à la recherche en psychologie, Valentine a identifié certains facteurs comme l’impact des expériences académiques passées, le soutien des mentors ou l’intérêt initial pour la recherche. Elle cherche aussi à comprendre comment les femmes, majoritaires parmi les étudiantes en médecine, se désengagent de ces carrières ensuite, une situation qui peut nuire à la diversité de la recherche et la qualité des soins. Elle questionne ainsi les conditions de travail et le rôle de l’inclusivité pour rendre ces carrières plus attractives.
  • Augustin Debly, doctorant à ISOMER :
    • Son sujet porte sur l’écologie du microphytobenthos dans les estuaires de la Loire et de la Seine. Ces microalgues, qui peuvent former d’importantes tâches verdâtres, limitent l’érosion des côtes, stockent le carbone atmosphérique et sont à la base de la chaîne alimentaire. Pour mieux comprendre leur comportement et leur mode de vie selon la météo, la marée, les saisons et plein d’autres facteurs, Augustin déploie plusieurs techniques d’observation et d’analyses complémentaires. Il va sur place prélever des échantillons, les pieds dans la vase ; Il prend des photographies par drone pour couvrir de plus grandes surfaces de manière régulière ; Il analyse même des photographies satellites qui lui permettent d’avoir une vision plus globale.
  • Margo Villeroy, doctorante au CDMO :
    • Elle étudie l'octroi de mer depuis le XVIIe siècle jusqu’à aujourd'hui. Cet impôt, un des plus vieux de France encore perçu aujourd’hui, fait partie de la fiscalité des départements et régions d’outre-mer (DROM), à mi-chemin entre droits de douane et droits sur la consommation. Résistant aux événements majeurs de l’Histoire de France, il a longtemps été critiqué et remis en cause. Considéré comme un des responsables du coût élevée de la vie dans les DROM, il constitue en même temps une source de revenus non négligeable pour les municipalités. Margo étudie ainsi son histoire pour mieux éclairer les décisions économiques et politiques de demain qui le concerneront.

Temps de travail lors du premier jour de la SGJ 2025 Groupe en réflexion lors du premier jour de la SGJ 2025

La tête pleine d’informations, les participants partent manger, un temps précieux d’échange durant lequel ils forment leurs équipes pour le week-end, mais, surtout, ils questionnent les doctorants pour en apprendre plus et transformer ces savoirs en mécaniques de jeux. Un échange très riche, apprécié de toutes et tous. Les premières idées fusent alors sur les tableaux blancs. On devine un là un Reigns autour des taxes douanières maritimes, ici un Overcooked dans un hôpital, là-bas un Plague, Inc où les algues prolifèrent. À la fermeture le vendredi soir, il leur reste alors un jour et demi pour tout produire, des règles au code, du graphisme au son.

Dimanche 27 avril, 15h30. Les mains se lèvent des claviers, tandis que les portes de la Halle 6 Ouest s’ouvrent pour laisser entrer le public. C’est l’heure du test pour les 7 jeux produits ce week-end :

  • Inspiré par la thèse de Valentine Bour :
    • Universital, où le joueur doit jongler entre l’enseignement, le soin et la recherche pour réussir sa carrière hospitalo-universitaire et ne pas succomber au stress et à la démotivation.
  • Inspirés par la thèse de Margo Villeroy :
    • Octroinimal, un jeu narratif où le joueur doit prendre des décisions politiques, économiques et sociales pour ne pas faire sombrer le royaume.
    • Les 357 années qui défie le joueur de créer la plus haute tour possible en empilant des bâtiments financés par l’octroi de mer.
  • Inspirés par la thèse d’Augustin Debly :
    • Greenvasion, où le joueur incarne un scientifique qui doit analyser, tester et contenir trois algues invasives.
    • Algues Survivors, un jeu de survie dans lequel le joueur contrôle le développement de deux algues qui doivent lutter contre différentes menaces naturelles.
  • Et aussi :
    • Columba sine Imperium, un jeu de cartes semi-coopératif où les joueurs prennent part à un comité de suivi de thèse mais où chacun à une idée différente de ce qu’est une thèse réussie.
    • La Jam Selon Lucas, une expérience loufoque qui mélange tous les sujets de thèses présentés.

Public jouant à "Les 357 années" lors de la SGJ 2025 Public jouant à "Greenvasion" lors de la SGJ 2025 Valentine Bour parlant de sa thèse autour du jeu "Universital" lors de la SGJ 2025

Les doctorantes et doctorants sont évidemment de la partie, ravis de voir leur thèse prendre vie. Ils en profitent pour échanger avec le public. Chaque niveau débloqué, chaque objectif rempli et chaque ennemi éliminé devient support à l’échange, permettant aux jeunes chercheuses et chercheurs de révéler la science qui a inspiré chaque petite brique de ces œuvres vidéoludiques. Une manière différente et originale de parler de sa thèse, à la croisée de l’art et de la recherche.

Si vous souhaitez découvrir les jeux, ils sont tous disponibles en ligne sur la page itch.io de l’événement. À vos manettes !