DES PROPOSITIONS POUR PASSER À L’ACTION... GIEC des Pays-de-la-Loire

UN GIEC DANS LES PAYS DE LA LOIRE


Le GIEC des Pays de la Loire est un conseil scientifique placé sous l’autorité de l’établissement Grand Ouest de l’association Comité français pour le développement durable, dit « Comité 21 ».
Créé en octobre 2020, il a pour missions de :


1. Vulgariser et approfondir les connaissances scientifiques sur la contribution des Pays de la Loire aux changements climatiques et ses impacts pour le territoire ;
2. Évaluer la vulnérabilité du territoire, des populations, des milieux naturels et des activités socio-économiques à ces changements ;
3. Informer les acteurs du territoire sur les évolutions du climat, et les aider à identifier les mesures d’atténuation et d’adaptation les plus efficaces, en proposant des méthodes et
en veillant à l’impartialité des informations proposées.
Le secrétariat général du GIEC des Pays de la Loire est assuré par le Comité 21 Grand Ouest, qui bénéficie à ce titre d’une subvention du Conseil régional des Pays de la Loire.

ÉDITO

Comme les vagues de chaleur, incendies, inondations et sécheresses survenus en 2022 sont venus l’illustrer, le changement climatique s’impose désormais à tous les territoires. À son tour, une étude réalisée par le CNRS est venue montrer qu’en France, les impacts des changements climatiques ont été sous-estimés. Voilà d’ailleurs plusieurs années que les relevés, études et sciences de l’attribution vérifient la réalité du changement climatique dans les Pays de la Loire. Pour sa part, le dernier rapport du GIEC (IPCC) souligne le décalage persistant entre les promesses d’engagement formulées dans le cadre de l’accord de Paris et les mesures réellement mises en œuvre qui, à ce jour, placent le monde sur une trajectoire de réchauffement de + 3,3°C par rapport à l’ère préindustrielle. Enfin, et sans attendre de telles échéances, la sécheresse hivernale, le manque d’eau de surface et le niveau très bas des nappes phréatiques rapportent de façon très concrète les risques et autres conflits d’usage de la ressource hydrique qui menacent la région.
Au vu des risques que les changements climatiques font peser sur la biodiversité, l’économie, la santé et le bien-être des populations, le temps n’est donc plus à la prise de conscience mais à l’action, que ce soit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), atténuer les effets des changements climatiques ou ajuster les politiques publiques et stratégies économiques à ces nouvelles conditions.

Fort heureusement, la prise de conscience des élus et habitants de la région ainsi que les ressources humaines, scientifiques et techniques dont ils disposent leur offrent plusieurs champs d’action pour relever ces défis, à condition toutefois que tous les acteurs du territoire se mobilisent pour anticiper les impacts des changements, mesurer les risques qu’ils représentent et planifier un processus d’adaptation ajusté aux réalités locales. Ainsi, il revient aux élus, services publics, citoyens, communautés scientifiques, dirigeants économiques et acteurs associatifs de s’engager ensemble pour endiguer les processus qui contribuent aux émissions de gaz à effet de serre tels que l’artificialisation des sols ; développer les puits de carbone et préserver les espaces naturels favorables à la biodiversité ; ajuster les modèles, usages et pratiques des entreprises et des habitants aux contraintes écologique et hydrique ; préparer la région aux répercussions des changements climatiques par la mise en œuvre de mesures d’adaptation fondées à la fois sur la science et sur la compréhension et l’inclusion de tous les acteurs et habitants du territoire.
C’est donc pour répondre à tous ces objectifs que GIEC des Pays de la Loire a élaboré ce deuxième rapport qui vise à inspirer l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies d’atténuation et d’adaptation à l’échelle régionale, mais aussi à éviter les écueils de la mal-adaptation. Parmi ces propositions, on constatera que certaines ne sont pas spécifiques aux Pays de la Loire. Cependant, on retiendra aussi qu’avec d’autres, plus spécifiques, leur mise en œuvre pourrait faire de la région un exemple unique et précurseur de planification systémique et de pilotage territorial des enjeux climatiques. Parmi ces propositions, on trouvera notamment la mise en place d’une conférence à l’échelle de la région sur le climat, la création d’un Observatoire des changements climatiques, l’adoption d’un nouveau dispositif contractuel de financement public, l’instauration d’un plan de décarbonation mais aussi d’un marché carbone ou encore d’un fonds d’urgence climatique. Et si l’ambition et le caractère inédit de ces propositions peut étonner, il convient cependant de les apprécier à l’aune de l’importance des risques, de l’urgence d’y apporter des réponses, mais aussi de la complexité que leur mise en œuvre représente, ou encore des très nombreux travaux scientifiques sur lesquels elles viennent s’appuyer.

Puissent donc ce nouveau rapport et les propositions d’action qu’il rassemble éclairer les acteurs du territoire dans leur aspiration à la sécurité, la prospérité et la résilience régionales. Tel est le vœu des membres du GIEC des Pays de la Loire qui l’ont élaboré dans le seul souci de contribuer à guider la région vers le meilleur des avenirs possibles.


Bonne lecture !

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